Le programme FORSS vise à améliorer l’accès à des services de prévention, dépistage et soins de qualité pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les populations clés dans cinq pays de la région MENA (Égypte, Liban, Mauritanie, Maroc, Tunisie), grâce à un système de veille communautaire et des initiatives de plaidoyer ciblées. Quatre domaines d’action sont privilégiés : la formation, la collecte de données, le plaidoyer et le renforcement de la société civile.
Les recommandations des organismes de santé internationaux sur le VIH/sida ont été simplifiées, traduites et adaptées aux contextes des pays d’intervention. C’est sur cette base que les partenaires du projet ont conçu une série de formations en cascade auprès d’acteur·trice·s communautaires de la région, afin qu’ils s’approprient les standards de qualité des services de prévention et soins à apporter aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et aux populations clés. Traitement de l’infection au VIH, dépistage, prise en charge des populations dites “à risques” : ces formations balaient l’ensemble des thématiques spécifiques au VIH. Fort·e·s de cette expertise, les acteur·trice·s communautaires sont accompagné·e·s pour identifier les écarts existants entre les standards de qualité et les réalités de terrain, et ainsi améliorer leurs pratiques au quotidien.
Un dispositif de formation a été co-construit par Solidarité Sida et ITPC-MENA pour renforcer les compétences des acteur·rices communautaires et des personnels de santé hospitalier impliqué.es dans la lutte contre le VIH/Sida. Ce dispositif de formation, adaptable en fonction des contextes nationaux, prend en compte les besoins spécifiques des acteur·rice·s communautaires et des personnel·le·s de santé. Une analyse approfondie a permis d’identifier les besoins en formation, en particulier dans des domaines tels que les bases et actualités de l’épidémie VIH/SIDA, la lutte contre les stigmatisations perçues ou vécues par les PVVIH, l’accompagnement psycho-social des PVVIH. Ces formations sont dispensées sous forme d’ateliers nationaux et organisées pour créer une synergie entre les acteurs de santé communautaire et le système de santé formel afin d’améliorer efficacement la prise en charge des PVVIH et des personnes clés. Ces formations favorisent une représentation équilibrée des genres et des compétences locales, et sont suivies de sessions de recyclage pour renforcer les connaissances et améliorer les pratiques. Fort·e·s de cette expertise, les acteur·trice·s communautaires et les professionnel·le·s de santé sont accompagné·e·s pour identifier les écarts existants entre les standards de qualité et les réalités de terrain, et ainsi améliorer leurs pratiques au quotidien.
Dans chaque pays cible, un observatoire communautaire est créé afin de collecter des données auprès des bénéficiaires de centres de santé sur la qualité, la disponibilité, l’accessibilité et l’acceptabilité des services de prévention, de dépistage et de soins. Les collecteur·rice·s de données sont eux·elles-mêmes issu·e·s des communautés usagères des services ou travaillent auprès d’elles. La méthodologie du système de veille communautaire est préalablement soumise à un comité d’éthique dans chacun des pays pour garantir à la fois le respect de principes déontologiques et sa crédibilité scientifique. Les barrières et obstacles structurels à l’accès aux services pour les PVVIH et les personnes clés (HSH, travailleur·se·s du sexe, personnes transexuelles, migrant·e·s) sont ainsi identifiés avec précision et diffusés largement auprès des acteur·rice·s de lutte contre le VIH/sida.
Sur la base des données collectées par les observatoires, différentes actions de plaidoyer sont mises en place pour agir sur les barrières d’accès aux soins et influencer les stratégies de lutte contre le VIH/sida, aux niveaux local, national, régional et international. Parmi ces actions, la réalisation d’un documentaire donnant la parole aux premier·ère·s concerné·e·s (acteur·rice·s communautaires, PVVIH, populations vulnérables notamment), l’organisation de conférences de presse et de rendez-vous décideurs, ou encore la sensibilisation de journalistes à la non-discrimination des PVVIH et populations clés. En Égypte, l’association Al-Shehab a organisé en novembre 2022 une formation à destination d’un groupe de 21 avocat·e·s afin de leur donner des clés de plaidoyer concernant l’accès aux services des migrant·e·s et réfugié·e·s vivant avec le VIH. En Mauritanie, les observatoires ont mis en lumière que les horaires de dépistage et de visite étaient inadaptés pour les usager·ère·s. Ainsi, des recommandations ont été formulées auprès des responsables des sites, qui ont pour la suite procéder à des ajustements. Un dialogue continu et constructif est ainsi initié entre les acteur·rice·s communautaires de la lutte contre le VIH/sida et les institutions, pour améliorer la prise en charge des PVVIH et des populations clés.
Pour affirmer leur position face à la société et aux pouvoirs publics, les associations partenaires sont appuyées dans leur structuration (gouvernance, gestion financière, ressources humaines, planification stratégique, etc.) par Solidarité Sida et ITPC-MENA. Ce renforcement collectif de capacités devrait permettre aux porteurs du projet d’accompagner, à terme, son passage à l’échelle sur davantage de pays de la région.
Pour affirmer leur position face à la société et aux pouvoirs publics, les associations partenaires sont appuyées dans leur structuration (gouvernance, gestion financière, ressources humaines, planification stratégique, etc.) par Solidarité Sida et ITPC-MENA. Ce renforcement collectif de capacités devrait permettre aux porteurs du projet d’accompagner, à terme, son passage à l’échelle sur davantage de pays de la région.