Travaillant en Tunisie aux côtés des minorités à risque, notamment des femmes dans toutes leurs diversités, l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+) a fait de l’autonomisation de ces dernières et de l’accès aux services et aux soins les fers de lance de son combat.
Tables rondes, conférences et débats, présentation d’études conduites par ATP+, journées de dépistage : la liste des activités menées par l’association durant son « école de décembre » est longue. L’ « école » a vocation à informer la population tunisienne sur la prévention du VIH et plus généralement, l’accès à la santé, aux droits sexuels et reproductifs et l’égalité entre les sexes. En ligne, dans les locaux, mais aussi hors les murs, les évènements prennent des formes multiples et rallient un large public. C’est ainsi qu’un café-débat sur le thème « Genre, corps et sexualité », une journée portes ouvertes, une formation sur les recommandations de l’OMS en matière de services liés au VIH ou encore la présentation d’une revue juridique des lois entravant les PVVIH ont été organisés.
En 2020, la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida a été l’occasion pour ATP+ d’organiser sa première campagne intitulée « Je veux vivre ». Les populations clés avec lesquelles travaille l’association au quotidien ont ainsi fait jouer leur créativité pour inventer des slogans autour de différentes thématiques : prise en charge du VIH, violences basées sur le genre, discriminations dont elles sont victimes, etc. Pendant un mois, les réseaux sociaux ont vu fleurir un grand nombre de déclarations et d’appels à la mobilisation. On pouvait notamment y lire « Qui parlera de nos droits ? », « Où sont nos représentants au Parlement ? », « Ne changez plus mon traitement à cause d’une rupture de stock », « Ne me donnez plus un traitement périmé » ou encore « Réveillez-vous, la loi 92 doit changer ». La loi tunisienne 92-71 du 27 juillet 1992, relative aux maladies transmissibles, est en effet critiquée par de nombreuses ONG de défense des droits humains. Parmi les griefs, la non-reconnaissance du principe d’accès universel aux traitements et du droit à la confidentialité, ou la limitation de l’impératif de non-discrimination au seul droit aux soins.